top of page

  semaine 5 : Ombre  

La récolte : ombre, confuse, frère, dormir, nuances, sombre, piscine, paupière, énantiodromie, Peter Pan, estivale, délicat, brume, maltaise, lumière, écrasante, doute, clairière.
Les confitures
Sous l'écrasante énantiodromie du moment, sans savoir si cela était rêve ou réalité, j'ai perçu dans la brume l'ombre de Peter Pan !
Oui je suis rentrée face à l'écran comme un miroir sans fond, attirée par un héros de mon enfance,
toute confuse, j'ai avancé au pas délicat vers un endroit sombre.
Ma surprise a été de trouver dans cet endroit enfoncé mon frère en train de dormir flottant sur une piscine à l'air estival, 
comme si nous étions sur un territoire maltais, là ou les nuances de la lumière continuent à semer le doute avant de se trouver sur une clairière
ou la petite Cloche s'envole à paupières fermées vers la fantaisie profonde d'une vie révée.
 
Martha Rodezno

Ombres clairvoyantes

 

Le soleil chiait des ombres et j'en avais plein la tête. Je tâtonnais les ombres.

Les yeux bandés, je marchais sur mon ombre.

A califourchon sur son ombre, il perdit l'équilibre. Il chut dans l'ombre de Sienne, la mienne, dans la délicate clairière du doute, aux confins de l'écrasante lumière maltaise. Une brume estivale qui portait les ombres à la chinoise, soulevait Peter Pan. Il surfa sur la piscine tirant derrière lui une banderole "l'énantiodromie c'est par là."

Son frère était rester à dormir. Derrière ses paupières, il nageait dans de sombres nuances confuses.

Rendez-vous à la croisée des ombres. Je voyais ça, clairement.

Et je suis reparti dans la course des ombres. 

 

Eric Bardin

  1        

  2        

Ombres

 

Une lueur confuse se diluait dans la pièce pourtant sombre. Des nuances de lumières perçaient des fenêtres maltaises qu’un store immaculé occultait. Je cherchais derrière mes paupières closes, le sommeil, ce sommeil si délicat et enfantin de la sieste estivale. Dehors régnait une chaleur écrasante et le silence, comme un doute, avait tout absorbé. Dame nature attendait, comme moi, tapi dans l’ombre, des températures bienveillantes. Dormir, je voulais dormir. Seuls les clapotis de mon frère, suintant dans sa piscine, se répandaient comme une brume sur la clairière de mes pensées. Et prise d’une soudaine légèreté, semblable à Peter Pan, j’ai plongé pour de bon en enantiodromie.

 

mu2

  3        

photo : Sellig Nossam

  4        

Dingue !

 

Jules a peur de grandir. A 20 ans, il se comporte encore comme un enfant.

Le diagnostic est tombé : « aucun doute, votre fils est atteint du syndrome de Peter Pan », nous a annoncé le spécialiste peu délicat. C’est une histoire à dormir debout, sauf qu’on doit apprendre à vivre avec. Pourtant, il n’y eut aucune ombre au tableau jusqu’à l’âge de 12 ans. Jules et son frère jumeau ont été élevés de la même façon. Regard sombre, paupière légèrement tombante, la ressemblance était écrasante. Plus maintenant. J’en suis confuse. L’un reste prostré dans la brume épaisse du passé, l’autre court vers la lumière de l’avenir. Si opposés et si proches. « Ils couvent un syndrome d’éniantiodromie », m’a raconté un autre psy. Je n’y comprends rien. En cette chaleur estivale, j’ai juste envie de me calfeutrer au fond de la piscine. Tranquille. Me remémorant cette jolie clairière maltaise, où j’ai rencontré leur père. Où tout paraissait si simple sous ce ciel aux nuances bleu azur…

 

Myriam Loriol

  5        

Une ombre au tableau

 

Enantiodromie, ô mon frère, quel confusion ce mot sème dans mon esprit embrumé. D’une prononciation délicate, je vous laisse imaginer le sombre combat des consonnes et voyelles : Six a sept, rien là ne signe une victoire écrasante. Pourtant se dessine à l’envers, sous mes paupières endormies, le miroir « des nantis de la Drôme ». Une clairière verdoyante, où par un matin de brume parfumée, se dissipe le mythe de Peter pan. Surgit du firmament, son ombre délicate s’offre à mes yeux émerveillés. Souvenir de l’enfance, madeleine de Proust, piscine de jouvence où s’alanguit l’adolescence.…

Quant au point de bascule vers l’âge adulte, la lumière parait cruelle. Et le combat, bien qu’estival, demeure inégal… d’un coté, les opulentes nuances colorées de la Drôme enchanteresse et, de l’autre, la blancheur maculée des chevaliers de la Côte maltaise, sous les flots engloutis. Plus question de prince charmant, la bataille est gagnée, l’âge adulte en sort vivifié. A lui, la permission de se désaltérer à la source vivifiante, dans « l’allant et le devenant de son génie sexué ». Plus belle récompense… à vous d’en juger, d’y goûter, d’y jouer, d’y créer… mais si le doute persiste, un petit détour chez Dolto… peut être connaît-elle le signifiant énantiodromie. Du sens, toujours du sens, m’enfin !!

 

Barbarella

 

 

  6        

Les illaires d'eau

 

Ils ont les paupières trouées pour mieux voir yeux fermés ; parfois en fin de journée, ils cherchent l'ombre étendue d'une rue désertée et s'agglutinent là serrés l'un, contre et dans, l'autre, suçant le frais de tout leur être.

 

Ils se deviennent dans l'obscurité. L'écrasante lumière d'été leur anéantit toute velléité de faire quoi que ce soit de précis. Ils se laissent exister et s'affolent à mirer toutes les nuances d'être qu'ils peuvent en une seule journée miroiter.
Ils sont torrents, rivières, flaques, estuaires, doutes en flux continu ou piscines d'eau de mer.

 

Ce sont des êtres contradictoires : ils cherchent la lumière sans pouvoir longtemps la supporter. Estivalés du dedans, ils aiment tant l'obscurité, les lacs sombres, les brouillards épais qui floutent tout et gomment les contours serrés. Ils hument le dessin confus de paysages entraperçus à travers la trame lin de brumes maltaises fantasiasmées. Le « noun » d'écume.

 

Ils ne savent plus vouloir préférant errer en lisière de passage pour cueillir ce qui vient en partage et se laisser le boire à plein.

 

Puis dormir, dormir, dormir de plaisir, pour mieux se souvenir. Rêver jusqu'à ne plus pouvoir démêler les images, ni qui fait quoi, ni moi ni toi. Sœurs et frères jusqu'à la dissolution dans un espace de cœur qui se régénère sans heurts.

 

Le monde s'infinit quand ils imagin'errent. Une clairière de mer sous chaque pierre et le chemin se déroule et s'expand. Peter pend sa fixité par le collet et s'en va gambader sur les eaux du moment.

 

Pas besoin de sextant ni de faire le point, l'horizon se déplace à l'envi et des mondes se déplient sous leurs pas délicats. Point d'énantiodromie, le cycle spirale et s'agrandit, se déforme et reforme autrement, autres temps, reformulant jusqu'à la fin des n'ombres des formules de vie aux fumets exaltants qui se commencent sans recommencement.

 

elisabeth celle

  7        

 

In my Brother's shadow, dark pool, overwhelming.

 

In the shade with my Brother. Together. Delicate, light mist clearing.

 

Heavy eyelids overwhelming, no I am exaggerating. I am Peter Pan I am not proud, I am confused.

 

I am Maltese, and I am overwhelmed, actually, aren't all, Maltese, overwhelmed?

 

Nuances. Doubt. Help me OB1 Kanobe, you're my only hope. I lie.

Enantiodromia. Summer is approaching. Sleep.

 

Greg Theodoridis

 

  8        

Vidéo : Sellig Nossam pour Hybride

 

Sous mes paupières

clignent

Les contours dessinés par le creux

mon double mort sous mon opacité

dans l’absence de lumière

je suis mur

et luministe

de ma présence sous les feux

écho en creux

semblant

le plus éternel

le plus réel

il me tourne le dos

me fait croire qu’il m’observe

comme au miroir

ecce homothétie

mais je luis, pas lui.

mais, négatif : déjà parti.

un projet de moi en nuit.

Découpée,

la porte du gouffre à mes armoiries

la porte donnant sur la voie

I am a black star

Je regarde mon départ

Suit l’ombre quand je vais vers la lumière,

Je la suis quand en volte face et light en background, je tourne le dos.

Je la quitte quand je saute et vole comme Peter Pan, collée qu’elle est à la terre.

Elle te masque et me prive de ta vue quand je suis impudique et trivial entre toi et la source de clarté.

Elle se dilue dans la lumière glauque

Elle disparaît ou devient folle jusqu’à se colorer de rouge de vert et de bleu, pour des je de moi en nuit dansant sous les lumières dispersées et les feux d’artifices de l’ « énantio-dromie » brillante, sur le bord en fiançailles des énantiotropes.

Elle m ‘épouse quand je m’allonge au sol

L’ombre m’avale quand je m’endors

Pour dormir

Rêver

Peut-être

Rejoindre peter, alice, david, antonin, philip, henri et jean passe……

Black star émoi

Vortex d’identités et de traces.

Mon corps est l’épique opaque à dessin.

 

Dans les sous sols

Où vivent les morts

Sous la lumière absolue et confuse

Ecrasante

Sans éclats

Tout à plat comme les écrans

Plus de reliefs

Dans les rayons

Des nus rances sans nuances à la clarté où rien ne rayonne

Le côté obscur de Cachettes et cachetons

Download en cache underground

l’Obscurantiste ose parler de la lumière « devine » à l’aveugle

confond l’obscurité avec l’ombre

caché voilé apeuré

le diable à des cornes de brumes

Ce n’est pas ce que nous prisons

tu sombres

Dans la dentelle sombrée des ports

L’ombre du nombre des noyés

Dans l’eau sombre

De la dentelle sombrée des ports d’implaisance

c’est la trace qu’ils éteignent !

mono trop un

Doublons triplons, multiplions, nos éternels !

 

L’ombre est l’enfant délicat

à la clairière

au pariétal des grottes

à la piscine des hôtels de l’olympe sur le promontoire du songe

Un des fils échappé du doute lumineux

Vies et morts sur la plaque sensible

CINÉMA

au festival estival

Mon frère mort maltaiseux danse à mes pieds

ensoleillés

Aux lueurs impressionnistes de carnaval

Les puits s’en vont d’étroits petits détours

le muscle fait brille

et les creux de nuit, les coups de soleil et d’escales dans les reflets heureux me font en vie

dans la nuit annoncée

dans l’attrait du desseins

 

Sellig Nossam pour Hybride

 

  9        

Clairière estivale d'un week-end du mois d'Août.

Chaleur Ã©crasante et ciel sans nuances.

À l'horizon le soleil saoul de lumière sombre, entraînant dans son sillage les convives assemblés…

 

Et là, "Pan", mon frère Peter remue la torpeur familiale d'un grand aveu sur la table.

Il s'est saisi du "t" de "maltaise" pour le planter dans "vérité", et plus rien ne va l'arrêter.

 

Ni les mains confuses de son amie,

Ni les estomacs retournés

Ni la mie qui étrangle son oncle

Ni l'orage

Ni les nuages qui s'amassent et traversent le regard de ma mère jusqu'à crever en larmes ravalées -piscine sous paupières.

 

L'indélicat plonge les mains sans pitié dans les entrailles encore chaudes du vécu familial pour le retourner comme peau de lapin.

 

Lyrique il dit "ajourner l'ombre", "éclairer les noirceurs du sang".

 

Et va savoir pourquoi, le mot "énantiodromie" me traverse l'esprit…

 

La nuit sera longue :

Il faudra chasser les fantômes,

Dormir sur un matelas de doute

Couvrir d'or la brume des rêves,

Puis noyer les mauvais sorts à la lumière du jour

Et ravauder les déchirures au fil du dialogue…

 

Marina Chojnowska

 

Le chien des Hombres : Sellig Nossam
bottom of page