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  semaine 39 : Modeste  

La récolte : modeste, corruptible, tea, Lucien, vent(s) d'Ouest, sud-ouest, pompon, Moussorgski, cathédrale, terreur, chants, Véronèse, bof, famille, reste.
Les confitures

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Arsenic
Je vais chez Lucien. Son tea corruptible par le citron, le lait ou l'alcool de menthe est là.
- Alors la famille ?
- Bof
- écoutes ces voix magnifiques. Boris Godounov.
- Ça ne va pas fort. Les mouchoirs sont dans ta fameuse boîte vert véronèse.
Dans la cathédrale engloutie sous les chants de la mort, un modeste mouchoir en papier, abandonné, cri de terreur. Il est entouré de véronèse :  une prison de vert dans la cathédrale. De modestes moucherons dansent sous une pluie de rouge. Distrait, je me perds dans le labyrinthe. Dans ma tête, les steppes de l'Asie centrale se mélangent avec le carnaval des animaux. L'édifice me déglutit. Un vent d'Ouest, sud-ouest, douceâtre m'attendait. Il m'apporte du Moussorgski, c'est le pompon. Je suis poursuivi.
" Le feu est passé au vert. " me dit dit l'homme à la casquette.

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Eric Bardin

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La terreur des chants du dedans, les champs boueux vaseux qui enlisent le temps d'avant, stoppent net tout mouvement, tu marches péniblement, tes semelles s'emmêlent à la terre suce chair jusqu'aux vers...

ultimement un dernier lest, si peu en reste, quelques ossements, pour passer du sucre brun au blanc, quand les vents d'ouest s'en mêlent, les bêtes parquées sentent déjà sous la peau les crochets, terreur de ne pas savoir comment, alors qu'on sait qu'inéluctablement... au bout de la route, au sortir du camion, bien alignées, bêlantes et frissonnantes, il n'y aura pas de quartier, quoiqu'on est fait. Moussorgski, Véronèse, Lucien, toi, moi, Pompon, mon chat, pas de quartier...

un point au loin ou pas, ni corruptible ni corrigible, on ne sait ni où quand quoi mais on sait qu'on y va.

Would you like a cup of tea, just before ? A glass of wine, a cigarette électronique ? A smile ? Bof... Peu me chaut.

Le froid perce déjà nos miroirs. Sur la pierre des cathédrales, la boue se fige et colle jusqu'en poussières. La famille en peurs essaie un ultime leurre. Modestement. On ne sait jamais, si ensemble on pouvait oublier... Définitivement. Bref. Cap au sud-ouest on lève le camp. Malgré. Candidement. Splendidement. En attendant.

Que faire ?

 

elisabeth c.

 

modeste / c’est fini /plus ca va moins ça va /plus ça vaniteux/ les maux d‘est /du sud / d’ouest / du nord perdu /molestent la géopoétique / ça s’la pète / jusqu’à ce que ça pète /les temps blessés /les  masques /héros série z analphabètes / invalide / à l’ouest/ les soleils se couchent/  les mots dits résonnent en égo /centrique/proud and prout /qui sortent du cul / étriqués / sans trique pour les désirs mais pour l’hire /et le viol /à la queue le leurre / d’amour  /oublient les dés / pour les démons / lestent nos billets doux par des billets verts /de rage / testent le tout détestent / in destroy they trust./ mots d’est /Sauf la machine/ chacun pour soif / et dieux pour personne / médiocres diacres et piètre prêtres / funestes idolâtres mollahs / oui ce mot là / idole /croyant / t’as dit ça t’as tout dit /mais qui quoi ?du vent, du vent,/ des pets / fidèles / à qui à quoi/ frère et sœurs d’un père fictif et la mère dépérie / Modeste est celui qui sent celui qui touche /celui qui crée /etre acteur du créé /oui détracteurs du créé /adorateurs /d’idéolâtre / soumis au soustrait / égaux dans l’addition du rien /vos égos /petits /d’égouts /de dégouts/oh non /pas modestes/ t’es qui pour te permettre d’être rien /la tête à toto /bof bof /des baffes /t’es tiède /dieu vomit / t’idolâtres / plus beau le dieu que l’univers ?/ ta cathédrale détruit / c’est que dalle sans l’amour astral / triste manège et triste pompon / triste souffle / t’as peur de tout /c’est toi le phobe / le beau /la femme /l‘amour qui t’as donné le jour / sauf ta mère /et encore sans corps/ sont des putes ? sauf à se retirer ? petit mâle primaire / binaire de couilles/ que le foot à foutre / ta fierté qui roule des caisses vides /rien dans le cigare / fumeux / la beauté en touche /tellement sans doute que plus d’infinis / le bout de ta rue / le bout de ton nez / le bout de ta bite /le bout de la bite de ton mari / et son flingue / tellement peur de ton cul/ petite femme déguisée/pas de danse avec les loups/ miroir aux carrosserie de bagnoles /quatre quatre rien de neuf/  la fiérté ? / loin du fier été/ Héros plus héros / Its not my cup of tea /la liberté d’inculte/ Little man et supermarché/ ver de terre orgueilleux/ des églises et des HLM /mimétisme avant la mort ou pendant / Pré mâché pour tous / la course au blé /luttes des classes masquée / suce ton tyran / obéis à ton dieu / garde ta place / trompes toi d’ennemi / applaudi la matraque /mange ton pain raciste / blanc ou noir dans ta grisaille / t’as l’œil crevé alors pense même pas à avoir la couleur/ fini /  le plus  / le possible / le multiplié par dieux/ panthéisme / tu divises par un la soustraction dans ton monoseisme / tu imposes l’implosion /de moins en moins /tu crois que tout compris/ bêtise du simplisme/ fucking sophiste /le passe passe / junkie sans extase / retour vers le retour/ religere  de Zombies / t’aime que l’absence /le trou noir /choisi l’ombre /cadavre /cerveau de veau/ soleillophobe/vive la mort  /tu tires le retrait sur l’heureux /cache ta bite /hypocrite /ta truffe tartuffe / branle ton lot/ dans les vieux pots / on vomit les meilleures soupes/ brandis ton drapeau /choisi ton ghetto/ reste /l’origine ton lot rigide /identitisme /travail /famille /patrie /ta couleur de peau /ton drap peau / pigment sans nuances / t’as que deux mots / binaire / et encore / fais la combinaison / tisse métis/ ta commune ôtée du monde / ton commun si peu singulier / pourtant peu /mixes au lieu de coller/ ta putain d’appartenance rance/ton père ta mère ton frère ta sœur/noyés /dans ta putain de lignée/pas de coke/ non/ pas de force / de la main maudite qui sort de la tombe /ton ancètre cousin/de vercingétorix /de mohamed /du singe /ou des étoiles /t’as oublié /tu préfères la merde /là ou ça sent la merde /bouffe la/ enfonce ton nom dans ton cul /ton QI / mesure pour mesure /de 1 à 9 sur l’échelle de richter/ ton petit monde et ses putains de repères /tes pères et tes repaires / balisés tellement tu balises / capable que du sang / ta ptite gueule de G-I ou de djiad /tous la coupe à papa/ tu dis no border alors baisse ton drapeau /no way/ rien de grand /ça sent le sang et la merde / monseigneur tes couilles la trouille/ t’as peur de tout /des heures / d’heurs et de pudeurs/la femme / l‘amour  / en toi / le savoir / le ça voir /no mutation / pythécantrope/ c’est pas hier /la vie  /ton grand père qui veut  ta candeur /pas ta rancœur /déjà rompu au corrompu/ incorruptible / que tu  crois/ assouplie ta nuque /tu prends la place attitrée/ ajoutes y Moussorgski, Véronèse/ d’autres / ouvre la fenêtre/change d’écran/change de muse/change d’amuse / tu mime le minime/ tu singes / reflète les glaces vitrées /les galeries marchandes/ t’es en promo/ t’ aimes le fake qu’on te vend  /produit dérivé / dérive /méchante alu /mes jantes alu / tu sais d’ou tu viens / la belle affaire /t’ as droit de cité / t’es dans le groupe / trop bien/t’es prêt à tout les remakes / les vieux clichés /on te vend du gratuit / t’es preneur /putridre pute ridée du capitalisme /t’es un killer / au bacs à sable / le sablier / bloqué /de  tes potes  qui dépote ? de possibles nouveaux surtout ? ton jeu triste en bling bling /bang bang / que le mâle édicte /t’aime la terreur /t’aimes tes erreurs / no rédemption / no correction / vanité /va niquer /va chier /dans ton chez toi / avec les tiens /ton sapin / ton panier/ reste avec /crève avec / ta morale en tics / pensée en kit/ mode d’emploi/ décorum / t’aimes les chefs / t’as pas de but /sauf au foot/ te bottent le cul /  mais t’es un homme / pas une tarlouze / ta machopride / t’es fier de quoi ? t’aimes que l’ordre / à sa place / amoureux de l’ordre / facho droite / facho gauche / celui qui dit qui est/ta tradition / ta religion / tes étiquettes sur la vie/ momifiée /la  politique du non critique /petit fils à ma maman  / c’est pas ta mère la république / au mieux c’est ta fille / ou ton arrière petite / à inventer / change de nom /Lucien ou Mamadou/ Li Chuan ou Karim / va au sans nom / danse à l’invite / des anciens pour du nouveau /du nouveau pour l’ancien /  chants du monde/

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Sellig Nossam

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About me and my friend Lucian. How can I be creative when I have just eaten? Is this an opportunity for grieving? When I have just masturbated?

 

The seed is planted. The bomb has exploded. Or am I just a drama queen?

 

About me and my friend Lucian. I admired things about him. His strong forehead, the shape of his body, his diffidence which I interpreted as clarity and strength. When he was unresponsive I would assume it was his deliberate choice and I admired him for it. 

 

We were discussing him moving in to my place, I liked the idea of this fellow I liked moving in, sharing a space with him, him deeming me worthy of his presence, lest some of what I admired about him rub off on me.

 

He was to work for me, for his keep, it was all agreed. Then I remembered, one time he was working for me, painting, he would not pay attention to the drips, to flecks of paint on the walls whilst rolling the ceiling, was dismissive of my emphasis on the importance of wiping these, flecks, drips, before they dried, as this would create, more, work, or compromise, the quality, of the finish. And suddenly his back was hurting and he was gone. This robust fellow.

 

And I remembered the time he was helping me pick up materials with his large van. It was a favour. He refused payment. Whilst I was loading the full size sheets of plasterboard in to his van, he was sitting in the lunch room on his phone, to his sister. In Argentina. 

 

And the day before I changed my mind, the day we agreed the details of his moving in, he was here for lunch, I made a tasty pasta dish, we served ourselves, he sat down first, right in the middle of a cluttered table, prompting me to say, can you sit on that side, so there is room, for, me, fuck.

 

About me and my friend Lucian. Oh, the word is Lucien, fuck, sorry, not, thank you for this opportunity to get this off my, chest.

 

About me. I changed my mind. What the fuck was I thinking?! Better start using swords! Or some designated words! When I told him, after yoga class on a Sunday, not at a cathedral, he scoffed and walked away, after dismissively waving his hand. I don't know witch way the wind was blowing, it could have been from the West. Or Southwest

 

There were no songs, he might like to think of himself as Veronese. He is reading Anna Karenina. And he plays the piano. But Carey Grant he ain't! 

 

About me. Can't say I'm modest, corruptible maybe. What followed was fear of violence from this fellow. Terror I could say to slightly exaggerate and use a well abused (fuck!) but alas a designated word. Kerching! Which Harks back to family, he was nearly family, scary, give it a rest, I am, just saying, man. 

 

About me. Sa blah boom wah. Fill my head with stupid music. I am inclined to write off the friendship because I am afraid of rejection or confrontation. And I am angry. I am uncomfortable with the uncertainty. But I am being harsh. It is a reasonable outcome, we shall see. Tea anybody?

 

Note:

Lucian may be riding his bicycle through Russia and he may have an appreciation of Mussorgsky

If or when I see Lucian again I won't be wearing bells or pompon

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Greg Theodoridis

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Une famille de bofs

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Lucien est étendu sur la chaise longue et lit un roman qu’il a découvert au début de l’après-midi dans la chambre de sa grand-mère.

Zénobie l’interrompt  

  •  « Où as –tu trouvé ce livre ?

  •  Dans la bibli bien sûr

  •  Et ça s’appelle ?

  •  Vent d’Est vent d’Ouest

  •  C’est connu comme le loup blanc , mais ça reste complètement périmé

  •  L’auteur c’est Pearl Buck, un prix Nobel figure toi

  •  Et après, pourquoi pas vent du sud-ouest , on est ici dans les Landes, pas en Chine .

  •  Tu dis vraiment n’importe quoi. Libre à toi de t’empiffrer ton cerveau déjà ramolli  de vieilles  bandes dessinées comme Modeste et Pompon  qui ne font plus rire depuis un siècle. »

Furieuse, Zénobie se lève de sa chaise un peu trop violemment, elle en renverse sa tasse de « tea »

  •  « A vouloir toujours semer la terreur par tes avis incorruptibles tu me fais faire des bêtises » crie Zénobie en jetant le bol à la figure de son frère.

  •  « Tu vas voir comment je vais te faire ravaler ton bouquin. »

Lucien cherche du regard une arme de destruction massive, saisit  sur la table le livre le plus lourd qu’il puisse trouver. Il  se précipite sur sa sœur et lui assène sur le crane. Le crane n’éclate pas mais le livre si. Il part en mille feuilles  qui se dispersent dans le jardin

La mère qui avait d’abord suivi la discussion de la fenêtre du salon avec amusement jette les bras en l’air.

« Malheureux ! un livre de collection que je viens d’offrir à votre père. Vous me le paierez » !  

Et un feuillet atterrit aux pieds de la dame . C’est la page de garde. On peut lire le titre du livre.

« Telle que peinte dans les noces de Cana, la tour de la cathédrale Santa Maria Matricolare de Vérone se  retrouve-t-elle dans l’esprit  des chants qui clotûrent le poème symphonique de Modeste Moussorgsky « Une nuit sur le Mont Chauve .

Essai par maitre Capillari Caliari »

 

Léon Lagouge

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ec

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