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  semaine 33 : Après  

La récolte : Après, tout, rien, lointain, espoir, coïtum, moins, ski, enfin.
Les confitures

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Après tout rien n’est vraiment lointain et reconnaissons que nous cultivons moins l’espoir d'un coïtum enfin réussi que la crainte de nous casser la gueule en ski.

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Léon Lagouge

j’ai d’abord pensé à penser à après,

en tant que temps qui viendrait après,

ou viendra après. (c’est selon si oui ou non l’après vient, car il peut ne pas, sans prévenir)

après maintenant

qui est lui même après avant

quand je le considère après.

j’ y ai pensé après avoir reçu la récolte.

C’était beaucoup mais bon.

Puis après j’ai laissé passer le temps en me disant j’ai le temps.

et ensuite maintenant était là. Est là.

Et je n’ai plus que peu de temps avant l’après-midi devenu maintenant l’après seize heures.

La précision est importante puisque c’est cette précédente scission dans l’organisation du temps en terme de deadline qui fait que, même en m’y étant pris après ce moment d’avant, où  j’avais imaginé avoir encore le temps pour utiliser ces heures d’après qui était alors encore nombreuses avant maintenant, je peux encore à 15h22 être dans les temps pour finir avant seize heures ce texte que j’ai commencé à quinze heures dix minutes. 15h23.

Minutes précieuses égrenant maintenant en secondes amenant l’après.

J’ai d’abord pensé, en ayant laissé glisser dans d’autres espaces ce temps, pouvoir prendre la vague sur voies parallèles en mondes et surfer sur les rouleaux aux divers mers agitées qui me mouille et me nourrissent dés le lever. et avant aussi. Avant l’avant. Et au vent lavant du levant. surf sur le tout et Ski sur la page blanche en slalom entre les mots et les échos des montagnes d’ombres et de reflets.

J’ai cru à la possibilité du tout.

Jusqu'à me dire la possibilité du rien.

Après tout.

Rien n’est vraiment lointain.

Ça colle à la peau et fait croire à l’espoir.

Qui nous prive de maintenant. Et ainsi d’après. C’était mieux avant. Mais ça tourne comme un moulin.

Si ce n’est qu’à présent l’après sent l’après présent. Avec moins. Et l’avant semble lointain aussi. et pourtant c’est proche.

Et les proches partagent le présent et notre accumulation d’avant est belle.

Post coïtum omne animal triste.

Dés lors alors aller au moins au plus.

Après tout.

Et après l’après le rien ?

En fin ? Enfin ? Ne rien accepter avant.

l’amour du lointain comme apprêt avant les couleurs d’après.

 « Après les prés ch’est les gardins

les biètes comme ti in les mets ed’dins »

qu’elle disot ma mère …

15h58

 

Sellig Nossam

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Près du parapet,
Avoir un espoir qui change au jour le jour, comme les frontières de l’Europe. Un espoir caméléon qui slalome entre les écueils. Skieur d'enfin, du rien du tout au tout coïtum, il laisse un moins lointain.
Avoir la prédilection pour la présure qui change l’après.

"Votre abonnement a pris fin. Vous n’êtes plus protégé." C'est le déluge!

         Le pour-après,
Je bichonne l'avenir. L'archéologie jardinière met au jour des culs de bouteille en verre épais, noirs. Pas un pareil, elles étaient faites à la main. Cela pourrait faire une belle mosaique. Les tessons vont rejoindre le tas de pour-après. il y a déjà, des ampoules cassées, des tessons de faïence, de verre à vitre, une buche de noyer d’Amérique, du lierre attaché à un morceau de grillage, un sac de chanvre rapiècé, du fil de fer, un cep de vigne, des tubercules déssèchés, des graines, des pelures d'orange séchés, un morceau d'antracite, des cailloux, des échantillons de papier, des journaux, des chiffons, des napoléons III usés, des feuilles mortes, des bouchons, une baleine de parapluie, un os, une bougie, un embout de trompette, des crottes de lapin sèchées, du polystyrène, du foin, des punaises à trois pointes, des pipes, des carnets de croquis, des photos, des publicités, des livres, des aquarelles, des ratures et des écritures sur feuilles volantes, un oiseau en  feuilles mortes, un évèque en trognon de pomme, des personnages en épines d’acacia, de la sciure.
Les projets d'avenir peuvent être étouffants. Ils prennent de la place et la poussière. Heureusement une statue décapitée prend moins de place, des ouvrages en cours de réalisation sont réduits en poussières par un lourd sac de livres, une main leste met une pelure oiseau à la poubelle. C'est triste et ne modifie pas la dimension du tas.
Un autre empilement impressionnant mais discret se fait dans la tête. Après tout, rien moins,  coïtum lointain, espoir, enfin, ski-boulette, perlimpinpin, rages et dents.
" Tu es songeur, à quoi penses-tu ?"
"Qui a la présure ?"
 "Sors de là, sautes, tu verras bien après."

 

Eric Bardin

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e.celle
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