L'automne sous la cendre

Les viandes glissaient dans la pente, comme une coulée de lave. C'était beau ce lent écoulement sous les feuillages frissonnants de l'automne. Ému, j’urinai de bonheur. Je restai ainsi caressé par le vent, guettant un succube volant. Je baissai mon pantalon, m’accroupis et chiai. "Tant va à fiente, tant va à fiance." disait mon pasteur. Je descendis en courant. Les patates sous la cendre ne peuvent attendre, j'ai faim. Une viande déviante avait atterri sur les braises. Elle suintait, faisait des bulles, sifflait et exhalait une odeur entêtante. Déplacer la viande pour atteindre les patates. J’eus le soutien du soutier qui enleva la viande. Nous mangeâmes les patates. Rassasiés, nous levons le nez. Nous éclatons de rire. Le visage maquillé de noir. Nous nous lavons. L'évier est rempli d'eau noirâtre. De l'évier dévié du siphon ainsi foncer tel l'épervier sur sa proie. Soie tachée, là, devant, sur mon ventre,  ma route de la soie à moi. Qu'as-tu fait de ton tablier ? Le soutier avait une activité unicellulairement constitutionnelle. Il psalmodiait l'hébédé astral en glissant le tangente- tango sur les feuilles mortes, seul dans son nirvana marginal. Libre, néanmoins circonscrit dans cette activité d’équarrissage.

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Eric Bardin