André Ch’est pas si niais ke ça : La jeune Tarentine

 

Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.
Une surprise la porta à Rhodes sur la colline,

Là l'hymen, les chansons de doublevéfesse Tives,
L’ont conduit  certes  dans l’enfer tiède des naïves.
 

Douze  morts vigilants ont en une journée, 

Dans le cèdre enfermé sa robe d'hyménée
Et pour ses blonds cheveux, de parfums, la cuvée.

Mais, debout sur la proue pendant ces heures rêvées,

A demi renversée, invoquant les étoiles
Le vent vainqueur et âpre qui soufflait dans les voiles
L'enveloppe. Longtemps seule, et loin des matelots,
Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots.

Beauf subtile dans l’onde noire, la jeune Tarentine.
Son beau corps a roulé sous la vague marine.
 

Léon Lagouge