top of page
semaine 37 : Illégitime
La récolte : bâtard(e), paragraphe, femme, inique, team, temps, rendu, l'Amérique, cocu, identité, arc-en-ciel, fuite, pruine.
Les confitures
1
3
Pourquoi pas ?
Adieu la team, je t'ai rendu ton identité arc-en-ciel ! Un dernier paragraphe pour te dire que la recherche du temps perdu est une fuite en avant.
Illégitime sans doute, comme l'est le bâtard de la femme adultère. Et puis quoi encore ? Le cocu n'est pas forcément celui qu'on croit. Qu'on croise en Amérique. Il est aussi dans la pruine. Eh oui, n'est pas inique qui on pense forcément.
Kari Max
Il l’est
Je pense
depuis toujours
Tous les jours
Que dieu fait
Illégitime
Loin des lois
Du temps
Il l’est
J’estime
Toutes les nuits
diablement
Le temps
Surestime l’envol
Il l’est
Je t’aime
Bâtard de prince chaman et d’elfe sorcière
Au jour le jour
En mise à jour
Il l’est
Je sais
Né
D’un sceau
Illégitime
Au livre apocryphe
Signe et Paraphe
les paragraphes
Du temps
il est
je vois
enfant d’homme et femme
Ainé
Je crois
de famille
décomposée
quittant l’Inique unique
il play
je veux
à la Dream team
cherche au large
l’ile et
je sens
Découvre en cocu
l’Amérique
Dans la fuite
Glisse en suite sur l’arc en gratte-ciel
De la pruine des identités rendues
SN
4
La crédence du crédule
Crédule, niais, imbécile, crétin, cucul la praline, cornichon, rantanplan, initié, cocu.
Le mot se disait cucu, cucul la praline, niais. On ne sait pourquoi, il se transforma à l'image de colocataire en cocu.
"Le cerveau loyal, nu, pas profond, toujours trompé par la clarté, cocufié."
Où sont les cocus ? Les illégitimes ? Ou simplement les sains d'esprit ? Les hadj ?
Faire danser le cocu...
Le rictus aux lèvres, la femelle concupiscente, observe le cocu pissant. Un coquet cocu à la coque molle égoutte sa mouillette grise dans le lavabo. Il pue ce con !
Faut-il opérer une : restauration, réinsertion, rénovation, biodégradation ?
A moins que la biodétermination ne laisse que l'empaillassonade.
Peut-on se fier à un cocufié ? Même rantanplan ne le ferait pas.
L'illégitime intégral et le légitime intégré font bon ménage.
Peut-on parler, d'illégitime bâtard, quand d'autres décident pour vous?
Le pantographe et le paragraphe font de la pantomime. Le mime osa poser un graphe funambulesque. Qui l'eu cru ? Le cocu !
Quant tu hérites de l'Amérique, tu n'es pas loin de couler.
Une pruine d'arc-en-ciel sur une identité inique, tu es cocu.
Tous ensemble "femme, team, fuite" ad libitum.
Réinventer le cocu, réinventer l’innocence du témoin,
cocu mot malhonnête.
Je suis hors sol, sous-réaliste et pourtant bossu, ratatiné par la pesanteur.
Un inique inquiet tétait sa mère.
Le cocu malhonnête : "tu le savais. tu n'as rien dit."
Le témoin qui fait radio-cocu, en boucle, dans les couloirs.
L'honnête partenaire donne rendez-vous à l'heure où elle est chevillée à son chef, pour que les choses soient claires et couper court aux ragots. Ainsi, garancer les invités, qu'ils se donner en gage, se porter garant, promettent à leur corps défendant.
Confiance, croyance, créance, foi, fiance, fier, se fier à soi, être fier de soi, se cocufier.
Ne pas être fier, avoir honte, baisser les yeux.
La honte tue. La tumeur nait.
Quand viendra, l'ère du temps rendu ?
Eric Bardin
​
2
FRANTZ film 1h53 Drame de François Ozon Noir et blanc 2016
​
L’ILLEGITIME
​
De l’usage du mensonge pour guérir les âmes affligées
​
Ou encore : Dégâts collatéraux.
​
La québécoise Louise Maheux écrit « Ce qui se construit sur le mensonge ne dure pas dans le temps »
​
ADRIEN, 24 ans , chapeau noir manteau noir pantalon noir, erre dans le cimetière d’Offenbourg. Il cherche, trouve, fleurit la tombe fictive de FRANTZ tué l’année précédente par un team de balles françaises dans les dernières heures de la guerre 14. ANNA, bas noirs, châle noir, vernis noirs , la femme-fiancée-veuve le débusque et l’amène aux parents éplorés. Le père hait d'abord ce français inique, par principe. Puis tout le monde se laisse séduire par ce pieux pèlerin comme venu d’Amérique, artiste violoniste, qui se présente comme l’ami d’avant guerre de FRANTZ, dixit. Vite oublié le FRANTZ ? Quel beau parti ce bâtard d’ADRIEN quand tous les jeunes hommes sont morts au front ! On chante on flirte on nage on valse au bal, au grand dam des villageois qui eux poursuivent l’ennemi, le cognent, le battent, dans l’obscurité des ruelles.
​
Alors le jeune français jette le masque. A ANNA il avoue qu’il n’a jamais été le vieil ami dont il se prévalait, pire il a été dans la tranchée le héros assassin qui dans la fureur du combat a fusillé à bout portant le jeune FRANTZ désarmé. Fouillant les poches du mort, il a recueilli identité et lettres et pris de remord vient chercher… chercher quoi ? Rendu un peu fou ADRIEN prend la fuite et rentre en France. Il tente de se suicider. Son tableau préféré est d’ailleurs « le suicidé » de Manet. ANNA de son coté cherche à se noyer et surtout prend le parti de ne rien raconter aux parents pour les laisser dans l’euphorie d’un possible amour et ménager leur peine. Mensonges, mensonges. Elle invente même de fausses lettres d’amoureux.
​
ADRIEN se défile et brouille les pistes pour se faire oublier. ANNA le cherche à Paris puis en Bourgogne, reçue comme une allemande vaincue par des français narquois. ANNA retrouve ADRIEN, dans son château, petites soirées musicales… Mensonges mensonges. Mais justement ADRIEN se marie dans un mois avec une comtesse chère à sa mère… il avait oublié d’en parler… Suprême délicatesse il invite ANNA à tenir la chandelle. Cette fois elle dit non. Baiser. Rideau. Tout va très bien Madame la marquise.
​
Paragraphe ultime. Quel arc-en-ciel de mensonges ANNA inventera-t-elle pour informer les parents d’Offenbourg ? Cocue peut-être mais faisons lui confiance.
Le mensonge couvre l’histoire comme la pruine couvre le raisin.
​
Léon Lagouge
Sellig Nossam
Pièce sonore : Illégitime de Pascal Schaeffer
Illégitime - Pascal Schaeffer
00:00 / 00:00
5
6
Illé gît. Tim regarde et pleure
ces paragraphes encore à écrire,
ces femmes à séduire,
ce temps gâché de suites,
ces lendemains rendus à vomir de chagrins
cette fuite irrationnelle, absurde, insupportable, inique,
fuite de celui qui arc-en-ciellait ses nuits.
Le cœur en pruine, gelé, givré,
la peau citron jaune cocu
l'oeil étonné de cette nouvelle acidité
qui circule en lui désormais.
L'amer rit. Que n'es-tu avec lui parti ?
Illé gît. Tim laboure le passé pour tenter un suspend.
Une trêve, un arrêt, un faire semblant
et revenir juste un jour avant
s'accrocher aux fictions jusqu'à l'écoeurement
celle d'une commune identité,
de ces instants où dualité et fusion estompaient leur contour
et laissaient émerger un espace bâtard abyssal et léger,
Où l'on s'engluait dans la joie de se renaître mieux
Un plus un n'égale plus deux mais tant et si peu.
Entre team, mime, miroir et défouloir
On se devenait joyeusement bâtard de soi,
heureux comme un roi de s'échapper
des traits figés qui nous cernent de trop près
On s'ébrouait légers aux vents du levant
les plumes ébouriffées et l'oeil qui frise sous la brise
des portes arrachées
sans rien pour nous seuls que la joie d'être là.
Illé gît et Tim gémit.
Puis se tait.
Un silence imagé l'envahit
il vogue, vague et précis,
vers un rivage qui n'existe plus.
​
e
​
bottom of page