Rhizomots
2016
semaine 15 : Distance
La récolte : Distance, inquiétude, patience, poésie, cloche-pied, France, union, instance, réglementaire, tandis, juste, courte, éloigne, stance, y'a son, écart.
Les confitures
La Poésie prend ses distances. Elle perd patience et saute de stance en stance, à cloche-pied. Avec sa petite jupe courte, elle s'éloigne… tandis qu'il y'a son poète, fou d'inquiétude, qui lui court après, qui mesure l'écart et s'essouffle…
Ils étaient en instance de convoler en une juste union, dans un cadre tout ce qu'il y a de plus réglementaire…
Bah, pas de panique ! Ils se retrouveront : en France, tout finit toujours par des chansons !
Sagiterra
1
Tenir la distance
De la clairière voisine "Y'a son, contre mon !". Des rires fusent. Je marche longtemps. Au loin une rumeur. Une brindille craque sous mon pieds. Assourdissante elle fait disparaitre la rumeur. Était-elle fondée ? L’inquiétude monte. J'entends d'ici la bouilloire s'énerver sur la plaque de cuisson ou je l'ai oubliée. J'ai les jambes en composte qui se fondent avec le sol. Tirer à la courte paille celui qui rentre à la maison. Bonne idée, mais je suis tout seul. La distance est grande, pas question d'y aller à cloche-pied. L'instance réglementaire me sonne les cloches. Mes oreilles sifflent. De mon ongle à son croissant de lune, de mes pieds à ma lune, de mes pieds à la lune, quelles sont les distances ? Se poser des questions éloigne les soucis. Alors allons-y ! Quelle distance entre mes deux oreilles et entre l'idée de bouilloire et l'idée de maison ? Cela devrait plaire à France qui pratique avec patience la poésie de cloche-pied. Quel est l’écart entre le juste et le tandis ? L'union des distances imaginaires, des distances incorporées, de l’œil à la main, de mes pieds à la voiture, de la voiture à l'aube, c'est mon quotidien et de la poésie. De quoi remplir quelques stances irrégulières, à la distance du vent.
Eric Bardin
2
la sépare par départ de point inter Espace me Distance aux stations. Dans les traces, dolorosa,
main, ma, et pied, ta,
battant l’éthéré souffle, au désert, onde dans l’inquiétude-patience, dans l’angle des minutes et secondes de la poésie sous cloche,
un toit sans toi, sans moi.
Sonde d’attente dans la France d’union médiocrisée, le plusieurs peu du multiple sec à courte vue en terreau de nos pleurés. Dans sonde y a son, et l’on s’entend crier. Et l’on entend l’instance d’Extinction au réglementaire des fourmis, galle surpeuplée et armée contre les cigales errantes et éloignées aux limbes en cherchant des bars aux étoiles dans la nuit, écrivant hors des lignes des stances mélancoliques et joyeuses.
Dis-jonctées-lockées-paru-troy-couverte….
“ tandis que tant de dits tendres
tissés de désirs déjà et dits au temps desdits distants disparaissent
ledit temps de distance et de dédits hautains
tendant à ternir avec le temps les cents ciels autant qu’antan essentiels
les sans être en l’étang des sans sang les sans ciels et sans sens et sans sel
distillant les cynismes indécents, les tensions stériles laissant sans soins les sensibles
tançant d’interdits tenaces les tentés d’essences.
fourbu de fourbes
le juste hisse en sa courte échelle
l’écart au lointain-prochain
pour partir en l’amour rire de la vie,
fait brille d’aise et bruit violentcontre
ouvrant la crue d’entendre en foi et de voir voulu.
For those who want to go"
Sellig Nossam pour Hybride
4
France Aimée Victoire Désirée
« Y’a son pantalon qu’est complètement déchiré. Faut prévenir France » s’écrit Aimée. « Elle va encore se faire remarquer !
– T’inquiètes, répond Victoire, » pliée en deux de rire. « Pour une fois qu’elle s’amuse sans être morte d’inquiétude. »
Elle-même retient son falzar d'une main, lequel, sans ceinture, descend carrément au raz des fesses.
A courte distance une plaque d'égout se soulève, Désirée bondit les cheveux en bataille
« Ah je vous cherchais. » Elle fait un rétablissement sur le trottoir et part en courant .
Mais Victoire l’interpelle « Éloigne-toi sans vergogne. Referme au moins la plaque, c'est réglementaire. »
Un coup de vent plus violent pousse Aimée à cloche- pied, elle fait un écart, trébuche et hop ! glisse dans le trou. Son embonpoint aidant elle est heureusement bloquée par les épaules.
« Patience ! Zorro arrive » lui crie Victoire. L’union fait la force.
D'un coup de main énergique notre acrobate de cirque ramène sa camarade sur le plancher des vaches. « Qu’as-tu fait de ton short ?
– Je crois qu’il est tombé dans l’égout.
– Tout à l heure tu te moquais de France et vois dans quel état tu es.
– Avec ce temps de chien, Y a personne pour nous voir. »
Tandis qu’elles chahutent, se croyant seules, leurs rires attirent l’attention de la Mère Bourlard qui soulève son rideau.
« Vint donc voir Mathieu, y a les filles Le Goff qui s' promènent toutes nues dans la rue. Est-ce qu’elles se croiraient point à Paris ma foi. Dans quel monde qu’on vit. Crois-tu pas qu’faudrait prévenir la police.
– La police, la police ! c'est l’heure du match. T’exagères un peu. Tu te prends pour la haute instance du port ». Et Mathieu cligne des yeux en regardant au travers du carreau.
« De voir leur écart aux filles, là , ça me donne l’idée d’écrire avec leurs quatre prénoms une stance de poésie, comme un message personnel pendant la guerre, à la radio. Les sanglots longs des violons. Elle serait juste et courte.
– Toujours avec tes choses dégoutantes. Laisse tomber le rideau ma foi et penses plutôt à t’occuper de mon écart à moi » conclue la Mère, faisant mine de remonter ses dessous.
Léon Lagouge
3
Sellig Nossam
5
Musique : Guy Frank Pellerin
Réalisation, montage, mouvement : elisabeth celle
Nara (Japon) 2010.
Madeleine et René Ehretsmann,
mes grands parents. RIP.
ec