semaine 8 : Sequin
La récolte : Sequin, trébuchante, paillettes, niques, faquin, sonner, chèfre, Congo, Beyoncé, malin, hémi, gredin, chèvre, baci, perlé, neveu, vilebrequin, brillantes
Les confitures
Bon sang ! se mit à vociférer Miles, la tête enfouie sous le capot de la voiture. Il se démenait comme un diable depuis deux heures pour réparer ce foutu vilebrequin. Son gredin de neveu l’avait encore pris pour une chèvre avec son tacot à la mécaniques douteuse. Il régnait une chaleur de congolais dans ce hangar et les vocalises d’une Beyoncé agonisante, à la radio, avaient raison de son humeur. Il se releva le front perlé de sueur, les tempes brillantes. La révolte grondait dans les deux hémisphères de son cerveau et il n’entendit pas le téléphone sonner. Pas même un sequin, se dit-il, il ne me donnera pas même un sequin le bougre ! Il avait prononcé cette phrase à voix haute sans même s’en rendre compte, d’une voix trébuchante de colère. De l’autre côté du téléphone Lydia s’impatientait, comme à chaque fois qu’elle appelait Miles. Il prenait un malin plaisir à ne pas décrocher avant un nombre incalculable de sonneries. Ils allaient encore être en retard au dîner organisé par les Chèfre-Faquin. Non pas qu’elle se réjouissait particulièrement à l’idée d’un pince-fesse autour d’une piscine : champagne, paillettes, petits fours et conversations badines… mais elle ne supportait pas d’arrivée en retard à un rendez-vous. Et puis, pour être tout à fait honnête, elle mourrait de curiosité d’approcher ce charmant et énigmatique voisin Giuseppe Baci qui, elle le savait, figurait sur la liste des invités.
Mu2
1
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3
Les déniés
fausses monnaies estampillées
chose publique
pour nos humanités trébuchantes en zones d’activités
centre de vie et plateau TV
le faquin ne fait qu’un avec le vrai con
qui se prend pour un faucon à la fête aux fakes
ça bafouille désarticule et gesticulepas brillant
sait plus qui dit quoi
grommelos
baci et chèfre ne sont pas des mots
ha ba non ba si
rires enregistrés comme réflexes
il y a un cap à passer nu
Dieu est mort le Diable avec lui
Le diable n’est plus le malin
brillant
qui chante et danse aux mille feux
mais celui qui compte pour Beyoncé.
(qui danse et chante dans le jardin derrière le mur)
C’est le sans teint qui surveille le dieu mort au miroir,
défiant toutes possibilités de résurrection
Injectant le venin du vain au satin du matin.
Vétu d’une cape de visibilité brodée de sequins
de poussières d’étoiles, d’éclats du psyché du temps des dieux et diables qui jouent la battle
en dansant la métempsychose sur le néant.
tu marches alerte sous les sirènes.
le buzz sonne le glas.
chante le slogan : « sous les paillettes
la mort ».
Ça tape des mains et des échos sans lendemains
à Congo Kinshasa.
Moto na moto abongissa sous 38 °on danse
gourmettes en or sous la mitraille
brillantes
Quel beau militaire !
Corps émaciés, luisants et aux aguets sous les chants évangéliques des minibus japonais trafiqués.
Chaines toujours.
Loboko ya bien.
Jésus revient parmi les siens.
hier à Sousse
Alep
Moscou
Jérusalem
Gaza
Calais
Kaboul
Pékin
Fukushima
Berlin
Athènes
……..
À paris,
chacun pour soi,
on choisit ses chaines en bouquets,
le consensus médicamenteur comme contrat social
sur la platitude en écran et la télé commande.
Tollé rance de tolérance et d’intolérance
cons fondus.
Gredins sur les gradins de l’hémi cycle
(peut être est-il bien plus tard)
et leurs neveux de fins de cycle
Quel beau ministre !
insistant au gouffre du vilebrequin de nos tensions
taraudant l’appel d’offre
Europe n roll et variétés r’n’b.
Laissons au peuple ses petits gris-gris dans la noirceur
Sa petite tradition sur des rails
Ethnique et identitisme et te nique
Sa petite morale en dispute au comptoir
Son sentiment d’appartenance sous vidéo-surveillance
Quel beau Militaire !
Sauveur de nos rampants aux remparts
cellules après cellules
…….
Manque
…….
Les cymbales d’orchestre des étoiles de métal
Voyage interstellaire à la forge des métalleux symphoniques
Le parlé perlé dans nos bijoux de regards déchainés
et le bord d’or never de nos punks étés dandyesques en robes
sous les lunes urbaines
brillantes
la chèvre aux yeux extraterrestres nous observe mangeant verdure au désert
partir.
After
my childrens,
passage à l’autre dimension.
sellig nossam pour hybride
Les Hémigredines
Ce quintet allait sonnant et trébuchant. Les Hémigredines ne passaient pas inaperçues. Elles étaient couvertes de brocards, de clochettes et avaient les joues pailletées. Elles secouaient la coloquinte et tiraient tant bien que mal une chèvre au pelage brillant et aux yeux perlés. Sont-elles venues faire la nique au faquins du chefre ? Viennent-elles de Baci, du Beyoncé ? Elles se dirigent vers Vilebrequin. Ont-elles le dessein de mettre le bazar au collège ? Monsieur Congo a cru reconnaitre un neveu. Malin qui saurait y trouver un gredin. Le quintet esquinter un quinqua ? Oh ! Assis sur le pas de sa quincaillerie, un verre de quinquina à la main, monsieur Sequin tète, vigilant.
Eric Bardin